lundi 8 septembre 2008

Dur, dur

Anecdote.

Il restait une caisse en haut d'une armoire de mon bureau. Comme une échelle était disponible dans le couloir, j'ai finalement pu descendre cette caisse.
Il y avait des classeurs. Je prends le premier en présence d'un collègue qui lui aussi part à la retraite. Je constate qu'il s'agit d'un dossier de td de spec. Le collègue me dit de ne pas l'ouvrir, sinon ça va me mettre le moral à zéro. J'ouvre cependant.

Très bien écrit, bien structuré, enfin un dossier qui respecte les consignes (à une époque où je ne les écrivais pas et où je ne les énonçais qu'une fois dans l'année), un dossier réutilisable, etc. J'avais noté "TB".
De quand date ce dossier ? De 1998.
J'en prends un deuxième. Encore un dossier comme depuis quelques années je n'en vois plus. Et c'est ainsi pour toute la caisse. Pas de faute d'orthographe, des commentaires pertinents.

J'ai tout mis à la poubelle. On ne pourra plus comparer. C'est ainsi qu'on est le meilleurs. Et tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil et tout le monde il est le meilleur. Mais faut pas que les Polonais viennent chez nous piquer nos femmes et nos emplois ! nous allons récrire la Marseillaise.

1998-2008 ! comment en est-on arrivé là ?

Et on nous rebat les oreilles avec ISO 9000.

Pour ma dernière soutenance de stage en sept, un étudiant nous a dit "ce qui a été un peu difficile pour moi, ça a été de me conformer aux normes de spécification de la société qui est de niveau 3 dans le CMI"
Ah ! j'ai vu de quoi il s'agissait. Un tableau où on note :
événements, actions qui s'en suit, éditions éventuelles.
Bientôt un automate de Moore ou de Mealy, ce sera le top du top du top.

Il y a 35 ans nous étions au top niveau sans le savoir.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
je suis un ancien étudiant de l'IUT de Nantes! J'ai assisté à vos cours. Aujourd'hui je suis un cursus en ingénierie de la qualité dans une société de télécom en recherche et développement. toutes ces histoires de normes je les vis au quotidien. Les pratiques de CMMI permettent de mieux travailler. Ce référentiel est surout a utilisé pour la gestion de la configuration et la qualificaton des livrables. Cependant celui ci indique de très bonne pratique pour gérer les projets de dévellopement. Par retour d'expérience les normes/référentiels (CMMI, PMBOK, ISO 10006, ISO 8652ISO 9899,ISO 9126..)devraient être passées en revue dans la formation du DUT.

Aredius44 a dit…

Je vous renvoie à mes polycopiés de TGL. Vous y trouverez ce dont vous me parlez. Mais ce n'est pas la bureaucratie qui fait de bons logiciels car "normes sans conscience n'est que ruine des projets".
Je vous renvoie aussi à mon livre "La mesure du logiciel" et à son introduction.

J'ai monté un dess "Génie logiciel, économie, droit et normes". Mais l'ai abandonné quand j'ai constaté que ceux qui s'y inscrivaient le faisaient parce qu'ils ne voulaient ni faire de specs formelles, ni de programmation, etc. Certains m'ont même demandé de leur trouver des stages où ils "dirigeraient" des étudiants faisant leur stage d'IUT.
Mes collègues québécois m'ont dit que les étudiants français sont présomptueux en se déclarant "chefs de projets" en sortant de fac. "Maudits Français ! tabernacle !"

Je vous souhaite bien du plaisir dans votre travail. Le plaisir c'est essentiel pour faire du bon travail !

Unknown a dit…

Bonjour,
j'aime de temps à autres revenir sur vos blogs. Je suis dans ma dernièere année et ma problématique de mémoire concernera la gestion des risques des processus de production (Spec, conception, gestion de configuration, développement, manegement) pour permettre l'amélioration des délais de livraison (respect des dates).
Ainsi les documents normatifs permettent d'avoir des méthodes mais comme vous le dites les normes ne font pas tous. Il faut voir ce qui est pratiqué dans les projets.
Travaillant beaucoup avec les guides de bonnes pratiques CMMI et du PMI (Project Management Institute)on peut se rendre compte qu'il y a a boire et à manger. Une sélection propre à l'entreprise est donc nécessaire pour éviter de surcharger les projets dans la rédaction de documents.